[New post] Burkina : voici celui qui est le nouvel homme fort du Faso à 34 ans
Prudence posted: " Les putschistes ont également annoncé la fermeture des frontières, ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement. Lire aussi : Affaire des 49 soldats : Gbagbo appelé à négocier avec Assimi Goïta Le Burkina Faso a conn" Togoweb
Le Burkina Faso a connu vendredi 30 septembre un second coup d'Etat en huit mois : le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier, a, à son tour, été démis de ses fonctions par des militaires.
Après une journée marquée par des tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, une quinzaine de soldats vêtus de treillis et pour certains encagoulés ont pris la parole, sur le plateau de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina Faso, peu avant 22 heures. Le capitaine Ibrahim Traoré a lu un communiqué annonçant la mise à l'écart de Paul-Henri Sandaogo Damiba, la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution, ainsi que la fermeture des frontières du pays jusqu'à nouvel ordre. Un couvre-feu de 21 heures à 5 heures a également été mis en place.
Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du pays
« Les choix hasardeux du lieutenant-colonel Damiba ont progressivement affaibli notre système sécuritaire. Les lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu se sont aggravées sous la transition, compromettant aussi les opérations à caractère stratégique »,a déclaré l'un des putschistes à la télévision, rapporte la journaliste du « Monde Afrique » Morgane Le Cam.
Le nouvel homme fort du pays, désigné président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, organe dirigeant de la junte), est désormais le capitaine Ibrahim Traoré, a-t-il ajouté. M. Traoré, 34 ans, était jusqu'à présent le chef de l'unité des forces spéciales antidjihadistes « Cobra » dans la région de Kaya (nord).
Les putschistes ont promis de convoquer « incessamment les forces vives de la Nation » afin de désigner un « nouveau président du Faso, civil ou militaire ». Le sort de M. Damiba restait inconnu vendredi soir.
Ils ont par ailleurs annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays à partir de minuit, ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée législative de transition. Un couvre-feu de 21 heures à 5 heures a également été mis en place.
Condamnation de la Cédéao
Dans un communiqué, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) – dont le Burkina est suspendu des instances depuis le coup d'Etat de janvier – a « condamné avec la plus grande fermeté la prise de pouvoir par la force qui vient de s'opérer ». La Cédéao trouve « inopportun ce nouveau coup de force au moment où des progrès ont été réalisés (…) pour un retour à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».
L'Union européenne a, elle aussi, exprimé ses « inquiétudes », tout comme les Etats-Unis qui ont appelé leurs citoyens à limiter leurs déplacements. « Nous appelons à un retour au calme et à la retenue de la part de toutes les parties », a indiqué un porte-parole du département d'Etat. Le ministère français des affaires étrangères a demandé à ses ressortissants à Ouagadougou, estimés entre 4 000 et 5 000, de rester chez eux.
La journée de vendredi a été très tendue dans la capitale burkinabée, des tirs ayant été entendus avant l'aube dans le quartier abritant la présidence et le QG de la junte, selon plusieurs témoins, puis à nouveau en début d'après-midi.
Plusieurs axes de la ville ont été barrés toute la journée par des militaires postés sur les principaux carrefours de la ville, notamment devant le siège de la télévision nationale.
Dans l'après-midi, plusieurs centaines de personnes, dont certaines brandissaient des drapeaux russes, se sont rassemblées sur la grande place de la Nation à Ouagadougou pour réclamer une coopération militaire avec la Russie, rejeter la présence militaire française au Sahel et exiger le départ du lieutenant-colonel Damiba, avait constaté une journaliste de l'Agence France-Presse. L'influence de Moscou ne cesse de croître dans plusieurs pays d'Afrique francophone ces dernières années.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avait pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat à la fin de janvier, promettant de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par de sanglantes attaques djihadistes. Mais celles-ci se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans le Nord.
Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés aux djihadistes d'Al-Qaida et de l'organisation Etat islamique, principalement dans le nord et l'est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
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