Officialisé ce 28 septembre en conseil des ministres, le rachat par l'État ivoirien de la Bicici, filiale locale de BNP Paribas, permet au pays de concrétiser son ambition de loger un futur champion bancaire panafricain.
Lire aussi : Bénin : la banque catholique ICTUS BANK mort-née ?
Deux mois presque jour pour jour après l'annonce du rachat par le groupe Sunu des parts majoritaires de sa filiale au Sénégal – la Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Sénégal (Bicis), le français BNP Paribas finalise la cession de la majorité du capital de la Bicici, en Côte d'Ivoire.
Cette fois, et comme anticipé par Africa Business+ en avril, c'est un acteur du secteur public qui l'emporte. Une multitude même, puisque le consortium composé de la Banque nationale d'investissement (BNI) – première banque publique de Côte d'Ivoire -, de la Caisse des Dépôts et Consignation de Côte d'Ivoire (CDC-CI), de l'Institution de prévoyance sociale-Caisse générale de retraite des agents de l'Etat (IPS-CGRAE) et de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) acquiert quelque 67,49 % du capital de la Banque internationale pour le commerce et l'industrie de la Côte d'Ivoire (Bicici).
Reprise surprise des parts de Proparco
L'annonce est intervenue lors du dernier conseil des ministres ivoirien qui s'est tenu mercredi 28 septembre, et au cours duquel a été adopté le décret portant autorisation du chef de l'État de la prise de participation financière du consortium public au capital de la future ex-filiale de BNP.
Dans le détail, l'opération s'effectuera par voie d'acquisition d'un nombre maximum de 11,25 millions d'actions de la Bicici, représentant environ 67,49 % du capital de la banque, pour un coût global de 80 milliards F CFA, soit un prix de base d'environ 7 110 F CFA par action, précise le communiqué du conseil. Au titre de 2021, la Bicici a totalisé un résultat net de 9,6 milliards F CFA, et se positionnait au cinquième rang des banques de la place en termes de dépôts et de clientèle.
Lire aussi : Bénin : Aïvo-Madougou ou le dilemme d'une libération contrôlée
À noter que si BNP Paribas revend la totalité de ses parts majoritaires dans la Bicici – soit 59,79 % – le consortium « adoubé » par Alassane Ouattara a finalement réussi à mettre la main sur les 7,7 % de participations détenues par le français Proparco, pour atteindre les 67,49 % de capital cédés. Le reste du capital appartient à des actionnaires « flottants », la Bicici étant cotée à la Bourse régionale (BRVM).
Rayonnement panafricain
Si la cession reste soumise aux autorisations réglementaires, la transaction doit faire l'objet d'une signature formelle au siège du holding français, à Paris, le 30 septembre. Selon nos informations, Youssouf Fadiga, le DG de la BNI, Lassina Fofana, à la tête de la CDC-CI, Charles Kouassi (CNPS) et Abderhamane Berte (IPS-CGRAE), font le déplacement depuis Abidjan pour parapher le contrat de cession avec la direction de BNP Paribas.
Cette opération constitue une belle prise pour la Côte d'Ivoire qui aspire, à l'instar du Maroc notamment, à accroitre son rayonnement bancaire dans la région, et au-delà. Aucun groupe bancaire panafricain à capitaux ivoiriens n'a encore vu le jour. Mais comme l'assure le communiqué du conseil des ministres : « Cette prise de participation vise non seulement à maintenir la Bicici au service du développement économique du pays, mais également à accroître les capacités financières des membres du consortium, afin de leur permettre d'accompagner au mieux le développement et la croissance des acteurs économiques opérant tant sur le plan local qu'international ». Un coup double donc.
Avec Jeune Afrique
No comments:
Post a Comment