Le pain sucré de 300 FCFA se vend depuis quelques jours à 500 FCFA, soit une augmentation de 67%! Cela est loin la faute des boulangers et des boulangères. En effet, depuis le début de la guerre sordide de l'Occident contre la Russie par Ukraine interposée, les autres producteurs mondiaux rationnent les quantités à mettre sur le marché international et spéculent sur les prix de la farine de blé.
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Le coup de grâce est porté à la situation par les prix imposés depuis quelques jours aux vendeurs par les gouvernants, apparemment sans aucune consultation ni concertation préalable avec les acteurs.
Ces prix plafonnés étant largement inférieurs aux coûts de revient, les vendeurs craignent des ventes à perte pouvant les conduire à fermer boutique.
Pour cela, ceux-ci ont simplement décidé de fermer les portes sur les stocks en magasin, en attendant de voir plus clair dans ces décisions non inclusives.
Les opérateurs économiques qui ont du flair, qui ont anticipé sur cette conjoncture défavorable et qui ont fait des stocks préventifs tiennent le marché en haleine avec les prix qu'ils imposent, à prendre ou à laisser.
Pour pallier cette situation, les boulangeries se tournent vers le Ghana pour s'approvisionner. C'est sans compter les droits de douane, taxes et autres tracasseries auxquels ils font face au cordon douanier.
Ainsi donc, le prix du sac de farine de blé en provenance du Ghana est vendu actuellement à 27 000 FCFA et ce prix a tendance à grimper encore.
Conséquence, les boulangeries n'ont d'autre choix que de répercuter les surcoûts sur le prix du pain, d'où cette hausse vertigineuse de 67%. Ne soyez pas surpris qu'on viendra nous dire que selon la BCEAO, l'inflation n'est que de 3%.
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Ceci est une preuve vivante de plus que les politiques initiées dans notre pays pour juguler la vie chère sont un échec cuisant et patent.
De deux choses l'une. Ou on savait bien qu'aucune de ces décisions prises en toute ignorance des acteurs n'est applicable sur le terrain, ou on fera recours à la force pour les faire appliquer. Encore que là, aucune force ne peut obliger aucun vendeur à ouvrir boutique.
Alors, de là, à conclure que le gouvernement s'est à nouveau moqué des populations qu'il tourne en bourrique, combien de pas y a-t-il à franchir?
Dans une telle perspective, une décision administrative qui est inapplicable est-elle une décision ?
Face à pareille situation, il n'y a qu'une seule porte de sortie.
Il s'agit de:
1. lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics à tous les niveaux de la vie publique ;
2. revoir à la baisse le train de vie de l'État, se débarrasser des dépenses somptuaires et inutiles!
3. faire des coupes budgétaires dans les secteurs non prioritaires;
4. réduire les budgets colossaux de souveraineté dont celui de la présidence, se débarrasser des véhicules de grand luxe attribués aux serviteurs de l'État dont ceux qui sont au plus haut sommet;
5. renoncer aux droits de douane, aux taxes et autres prélèvements obligatoires sur les produits importés,
6. Faire preuve de transparence dans les sommes apportées au budget de l'État par les sociétés d'État ;
7. déclarer avec sincérité les produits de la vente des actifs de l'État et des privatisations ;
8. investir directement dans la production agricole locale pour compenser le déficit;
9. engager un véritable dialogue public-privé avec les acteurs du secteur du commerce de l'alimentation pour discuter des modalités et des compensations nécessaires à opérer en leur faveur si le plafonnement des prix reste l'une des solutions ;
10. renoncer au langage militaire menaçant auquel on a toujours eu recours pour maintenir à carreau les populations.
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En bref, il y a lieu d'engager une politique de rigueur.
A cet effet, l'assemblée nationale doit être convoquée à une session pour se pencher sur une loi de finances rectificative qui revoit le budget de l'État exercice 2022 à la baisse.
Toute autre mesure engagée qui s'écarte des points que dessus est soit une farce soit un "piece of joke".
Les gouvernants doivent avoir à l'esprit que l'eau gardée trop longtemps dans la bouche ne peut devenir que de la salive.
Francine DZIDULA / Togoscoop.info
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