Par arrêté N°053/MEF/SG/DGEA en date du 19 juillet 2021, « il est créé auprès du ministre de l'économie et des finances un comité chargé de faire le suivi des remboursements aux investisseurs/adhérents des fonds collectés par les structures exerçant illégalement les activités monétaires et financières ». Pour le ministre Yaya Sani, la mission du comité consiste à organiser des rencontres avec les responsables des structures de trading concernées, à effectuer des missions de ces structures, évaluer leur situation financière et leur patrimoine, et à arrêter les modalités de remboursement des fonds collectés.
Le comité est présidé par le Secrétaire Général du ministère de l'Economie et des Finances, Kofi Agbénoxévi Paniah. M. Paniah travaillera avec des représentants de la Direction Générale des Etudes et Analyses Économiques; de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique; de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO); de l'Inspection Générale des Finances; de la Cellule d'Appui et de Suivi des Institutions de Microfinance, d'épargne et de crédit (CASIMEC); de la Cellule juridique du ministère de l'Economie et des finances.
Ce comité dont la mission est entrée en vigueur depuis le 19 juillet, doit produire un rapport au ministre de l'économie portant sur les actions entreprises ou envisagées, les résultats obtenus ou attendus et les difficultés rencontrées. La sortie du ministre Yaya Sani fait suite à son communiqué du 26 mars 2021 qui sommait Global Trade Corporation S.A.S., CACESPIC-IF Togo Sarl, Prosperity Investment Corporation (PIC) S.A, la Société de Négoce et de Courtage en Banque (SNCB), Leader Bureau Chymall-Sairui Groupe Togo, Alliance in Motion Global, Chy Century Heng Hue, QNET, TIENS et J-Global Capital de cesser leurs activités, «irrégulières, sous peine de sanctions prévues par la loi ». Quatre bons mois ont coulé après la fermeture de ses structures de trading que le ministre Sani a vu pousser sous ses yeux, avant qu'il ne revienne parler de création d'un comité de suivi des remboursements.
Une inertie volontaire. Quatre mois après, qu'est-ce qui reste encore dans les caisses de ces structures qui étaient déjà en cessation de paiement de leurs adhérents ? Pourtant ce sont des milliards qui se sont volatilisés. Et le gouvernement était bien au courant de l'existence de ces structures « illégales » et les milliards qu'elles brassaient. Rebelote! Le gouvernement reste présent sur le lieu du crime. Pourquoi laisser des individus sans foi ni loi escroquer la population pendant plus de deux ans sans réagir ? Pourquoi laisser plus de quatre mois après la fermeture des structures indélicates avant de parler d'un comité de suivi des remboursements? Du bout en bout, le gouvernement est bien complice. Et ce n'est pas la première fois. D'autres structures ont agi de la sorte et le gouvernement avait présenté le même schéma de sortie de crise.
Mais au bout, cela a été plutôt une arnaque dans une arnaque. En vérité, ce comité de suivi des remboursements ne fera aucun miracle. Des individus peu scrupuleux ont déjà pris le large avec l'argent. Et cela Sani Yaya et son groupe de crique ne le savent que trop bien. Ce n'est pas vraiment sérieux que l'Etat garant de la sécurité des citoyens soit aussi défaillant et complice.
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur
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